PEPS 2023-24

1- Le projet : Lire, écrire, dire : le féminin l’emporte

Volontairement provocateur à une époque où les questions de genre sont brûlantes d’actualité, ce titre, « le féminin l’emporte », vise d’abord à opérer un décalage fécond et interroger la langue. Oui, nous avons tous appris que « le masculin l’emporte sur le féminin ». Cherchons, ensemble, à travers l’angle de la langue, ce qui se cache derrière cette fausse évidence. Découvrons ce qu’en disent les écrivaines. Imaginons encore que nous inversions les polarités. Questionnons la langue. // Notre projet est avant tout littéraire et créatif. Il s’agit de donner la parole aux autrices et de rendre réceptif chacune et chacun à cette transmission. Mais aussi, de tâcher d’écrire sa propre histoire. Ce PEPS s’adresse aux garçons comme aux filles : celles et ceux qui doivent se débarrasser de tout conditionnement pour se sentir légitime à prendre la parole, à écrire, à transmettre des mots et des idées. // Nous utiliserons notre champ de compétences pour mener à bien cette action, mise en cohérence avec la création de Sans Oublier L’Autriche : animation d’atelier philos, écriture, lecture à voix haute, mise en jeu. // Nous envisageons le projet non comme un endoctrinement mais comme l’ouverture d’un champ de questionnements et de débats qui doit rester ouvert et bienveillant, nourri par un champ littéraire et linguistique.

2- Découpage

Le projet sera bien sûr étudié de concert avec l’équipe pédagogique et s’adaptera dans le cadre défini aux demandes de l’enseignant et au public visé. Nous proposons toutefois une progression pédagogique en différentes phases : 5×2 h

– Phase d’appropriation collective (2h) = Questionner la langue : dire, lire, écrire
– Phase de travail en groupes (2h) = Redistribuer les rôles : écrire, dire, lire.
– Phase d’appropriation personnelle (2h) = La littérature au féminin : lire, écrire, dire
– Phase de lecture VH / restitution de l’écrit (2h) = Répét. et mise en scène d’une lecture scéno.
– Phase de partage (1h) = Présentation publique du travail.
– Phase de bilan (1h) = Mise en commun des impressions.

– 1 proposition artistique = Spectacle : Sans Oublier L’Autriche, joué dans l’enceinte du lycée en fin de parcours, le spectacle vient complémentairement apporter un regard décalé sur la question du féminin. Il est suivi d’un bord de scène.

3. Le spectacle : Sans Oublier L’Autriche, d’Emilie Gévart

Création 2022/ Cie Le Poulailer dans le cadre du Diptyque : Sous les jupes des filles. / Sans oublier l’Autriche est le rêve halluciné d’une jeune femme en quête de son identité. Ou comment s’écrire au-delà du féminin qui colle à la peau comme un vêtement trop lourd à porter – ainsi que cette robe-carcan qui au vu des ombres suffirait à la définir. Elle aspire à autre chose, refuse tout déterminisme. Le genre n’est pas son affaire. Fille, garçon, garce un peu, elle lui préfère « Gasse », plus doux, c’est qu’elle agace. Qu’importe. Elle aspire à autre chose. Elle pourrait être « il », et de l’île à Maurice, il n’y a qu’un pas. Ainsi pourra-t-on lui donner tous les noms d’oiseaux qu’on voudra. Au final, celle qui doit rendre des comptes porte un nom si instable que pour l’entendre, il faut couper l’Autriche à la Hache. Tout ça n’est donc finalement pas si sérieux… Une vaste fumisterie, ainsi que la vie… / La vie ne tient pas plus au masculin qu’au féminin. Elle est comme cette pièce : drôle, pathétique et futile.

Avec au piano et en jeu : Romain Villet / Au plateau : Arezki Aït-Hamou, Anne-Sophie Boez, Camille Géron, Sarah Gevart, Jérémy Torres / Voix off : Sam Savreux / Technique : Quentin Heems / Mise en scène : Émilie Gévart