Jordan, vous avez entamé une carrière de footballeur encourageante. Retracez-nous votre parcours…
J’ai commencé le football à l’âge de 4 ans, à Gauchy (02). À 13, ans j’ai rejoint l’Olympique Saint-Quentinois puis, l’année suivante, le centre de formation du Havre. J’ai ensuite joué en niveau National avec de belles perspectives. J’ai été sélectionné en Equipe de France, j’ai notamment vu l’Euro 2010 avec les moins de 18 et la qualification pour le Mondial. De loisir, le football est devenu un métier pour lequel j’étais payé. Mais je n’ai pas pu signer pro…

Que s’est-il passé ?
J’ai du arrêter le football pour raisons de santé. Je dois suivre un traitement à vie à cause d’une infection pulmonaire. J’étais en classe de terminale quand mes soucis de santé sont apparus. Je devais signer un contrat pro au Havre mais la visite médicale, négative, a confirmé que j’étais dès lors inapte au sport de haut niveau.

La reconversion des sportifs est un enjeu crucial. Qu’en a t-il été pour vous, vu ce parcours particulier et la nécessité que vous aviez de rebondir ?
L’école, ça reste crucial. Quand j’étais au centre de formation du Havre, on suivait les cours normalement, avec des plannings évidemment adaptés. Mais on était bien encadrés oui, pas déconnectés du système. J’étais triste d’apprendre que je ne pourrais plus jouer au haut niveau mais bon, la santé avant tout ! Vu mes soucis de santé, j’avais rapidement sollicité le club pour passer des diplômes d’entraîneur. C’est un peu l’alternative que j’y ai vue. J’ai, depuis, les titres d’Initiateur 1, 2 et 3, j’envisage de passer un DES et j’entraîne actuellement l’équipe sénior de Gauchy. Je verrai, par la suite, jusqu’à quel niveau je peux monter. Entraîner chez les pros serait un rêve ! Parallèlement, j’ai pu trouver un poste de fonctionnaire au service « espaces verts » de la mairie de Saint-Quentin, qui m’offre une certaine stabilité.

Le 15 décembre dernier, vous avez justement accepté de présenter votre parcours en tant qu’Ambassadeur Proch’Orientation, face à des jeunes du C2E, un centre études-entraînement. Qu’en retenez-vous ?
J’ai été contacté par une référente Proch’Orientation pour y participer, le C2E étant partenaire de l’Olympique Saint-Quentinois où j’ai rejoué en CFA2 ensuite (mes soucis de santé me permettaient de jouer jusqu’à ce niveau). Clairement, même si l’ambition de ces jeunes est de devenir pro – ce que m’a confirmé leur coach -, je leur ai rappelé l’importance de ne pas lâcher le reste, en particulier l’école. Sur les 25 jeunes que j’ai vus, si un seul sort du lot, ça sera déjà top. On ne peut jamais prévoir, notamment dans le milieu du sport de haut niveau. Il faut donc toujours rester lucide et penser à un plan de secours !

La Région Hauts-de-France, labellisée Terre de Jeux Paris 2024, soutient la pratique sportive quel que soit le niveau. Pleinement engagée dans cette perspective avec la Team Hauts-de-France, elle accompagne également les enjeux de la reconversion professionnelle des sportifs.