50 ans d’existence, et encore de belles perspectives d’avenir : le lycée des Travaux publics J.Bertin, à Bruay-la-Buissière, incarne l’avenir de ces Campus des Métiers et des Qualifications qui forment à des métiers porteurs d’emplois.

5 secteurs d’activités, 15 formations du CAP au BTS

C’est l’incarnation des Hauts-de-France leaders, des Hauts-de-France qui innovent et qui forment à l’emploi : hormis celui d’Egletons, en Corrèze, l’établissement de Bruay-la-Buissière n’a pas d’équivalent dans l’Hexagone. “Une vraie fierté” aux yeux de Frédéric Pissonnier, président de la Fédération régionale des travaux publics.
Conduite d’engins de chantier, construction de routes et d’aménagements urbains, réseaux de canalisations, ouvrages en béton armé, topographie et modélisation numérique ou encore conduite routière PL : toutes filières réunies, l’établissement forme chaque année plus de 1 000 apprenants, du niveau CAP au BTS.

 

L’atout “emploi” du CSNE

“À l’heure du digital, il faut aussi du dur, du concret. Et les travaux publics, pour nous, c’est un gros vivier d’emplois qualifiés non délocalisables”, défend Xavier Bertrand, Président de la Région Hauts-de-France qui vient d’injecter 9 millions d’euros dans des nouveaux plateaux techniques.
Le lycée de Bruay représente ainsi un atout formidable de formation à l’heure du chantier du Canal Seine Nord Europe, magnifique opportunité lui aussi puisqu’il va engendrer des milliers d’emplois : pendant la phase de creusement du canal, celle de l’aménagement des plateformes intermodales et ports intérieurs, mais aussi à terme pour les entreprises implantées et impactées par ce projet majeur. Sur ce dossier comme sur d’autres, au milieu des partenaires publics et économiques, la Région pousse en faveur de l’excellence de cette filière professionnelle.

Féminisation des métiers

Il en va notamment de la place des femmes. Montrer que ça n’est pas qu’un métier d’homme, c’est l’une des missions que se donnent les acteurs publics en sensibilisant lors de l’orientation, en cassant l’image de certains métiers, en facilitant le cas échéant les conditions d’exercice sur le terrain. Mais changer les mentalités prend du temps. Elles ne sont qu’une vingtaine sur le millier d’apprenants à Bruay, mais bien décidées à défendre leur place. Souvent influencées par un environnement familial propice, Amélie, Maxine, Elyse et Lana aiment “l’aspect manuel de ces métiers”, “travailler dehors” aussi. “Le seul souci, c’est le regard des garçons qui pensent être meilleurs. Mais on montre qu’on est tout aussi capables !”

Innovations techniques et éco-matériaux

Cette féminisation peut aussi être facilitée par l’innovation que traverse ce secteur d’activité. Les simulateurs de conduite d’engins, qui permettent d’apprendre en virtuel sur une sorte de jeu vidéo ; l’évolution technique et numérique des matériels utilisés, avec des machines de pointe et des chantiers connectés.

Autre exemple, testé depuis un an et demi au LP de Bruay, des machines 3D pour construction de béton armé. Programmé par ordinateur, “l’appareil réalise des objets en béton de formes variées qui viennent enrichir notre mobilier urbain, nos aménagements. C’est du concret et ça laisse une marge de créativité”, s’enthousiasme Kévin, le formateur en charge de la section, qui souligne aussi l’innovation apportée : “Avec cette technique, on développe l’utilisation de matériaux innovants et durables. Du mortier haute performance, du chanvre, etc. Le milieu des travaux publics consomme beaucoup de matériaux, et là, ça nous permet de gagner en qualité tout en réduisant le poids, la quantité de matériaux utilisés, la ressource naturelle… on améliore significativement notre impact énergétique”.

La belle histoire humaine, pédagogie et passage de relais

La passion du métier, l’attachement au lycée mais aussi la transmission d’un savoir : c’est l’histoire de Daniel (60 ans) et Nicolas (29 ans). Arrivé comme enseignant il y a 25 ans au LP J.Bertin, Daniel a compté Nicolas parmi les élèves qu’il a formés. Après que ce dernier ait passé ses diplômes jusqu’à l’obtention de son BTS, puis vécu une expérience de 7 ans dans le privé, Nicolas est revenu – à la faveur d’un départ à la retraite – comme formateur également. Collègue, donc, de son ancien encadrant (devenu coordinateur). Et entre ces deux là, on sent beaucoup de respect et de partage. “J’ai toujours été satisfait de lui, on voyait qu’il avait les capacités”, explique Daniel. Nicolas, pour sa part, a eu “un peu de mal au départ à le tutoyer. Mais c’est passé. En plus, il y a ici un bon groupe, c’est pas dur d’enseigner ici et ça donne encore plus envie de former les jeunes et d’améliorer l’image des lycées pro !”

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