Du 26 au 30 octobre à Lille, la Biennale “ECOPOSS” (Ethique Co-créative des futurs possibles) réunie citoyens, jeunes et intervenants professionnels au cœur de plus de 200 animations : conférences, ateliers, visites, expositions ou encore spectacles. L’enjeu est de sensibiliser les populations et notamment les jeunes aux “exigences éthiques” et de créer un cadre de recherche-action en faveur de la formation, le tout afin d’anticiper les futures transformations des territoires et leurs enjeux respectifs.
Financé par la Région Hauts-de-France, qui investit 1,45 milliards d’euros dans la recherche sur les écosystèmes innovants, et gratuit pour les moins de 26 ans, ECOPOSS nous amène à penser collectivement mais aussi à avoir une réflexion individuelle quant aux enjeux de société actuels et futurs.
“Les jeunes ont-ils encore envie de changer le monde ?”, le débat
Ce jeudi 27 octobre, nous avons pu assister à une conférence-débat organisée par le journal La Croix au sein de l’Université Catholique de Lille. Animée par Théo Moy, journaliste à La Croix, quatre intervenants ont ainsi été interrogés sur des questions d’avenir :
- Xavier Bertrand, Président de la Région Hauts-de-France ;
- Grégory Cazalet, Directeur général de l’Agence du Service Civique ;
- Guillaume Prévost, Délégué général de Vers le Haut (think-tank dédié aux jeunes et à l’éducation) ;
- Manon, Ancienne étudiante engagée de l’Université Catholique de Lille.
Suite à un sondage réalisé par Vers le Haut, Guillaume Prévost présente les réalités statistiques concernant la jeunesse et l’engagement. 73 % des jeunes interrogés, soit près de 3 jeunes sur 4, se sentent optimistes pour l’avenir, ce qui est un excellent signal pour demain, quand 27 % se sentent pessimistes. Il en ressort également des disparités sur le territoire amenant parfois des inégalités d’accès aux soins, aux études supérieures, au sport… d’autant que 12 % des jeunes ne pourraient également pas compter sur leur famille en cas de difficulté.
Une majorité de jeunes auraient confiance en l’école pour “acquérir les savoirs de base”, plus que pour leur épanouissement personnel, la réduction des inégalités ou encore leur future orientation professionnelle. Les jeunes ne considèrent pas la réussite scolaire comme un gage de réussite professionnelle, contrairement à leurs parents. Cela pose donc question : le système éducatif actuel répond-il aux besoins des jeunes d’aujourd’hui ?
Mais ce que l’école ne leur donne pas, la jeunesse d’aujourd’hui tend à le trouver au travers de leur engagement. De nombreux jeunes vont en effet s’engager pour différentes causes, les premières ressortant de l’enquête étant la défense de l’environnement et la lutte contre les discriminations, mais aussi afin de gagner des compétences en terme de confiance en soi, de travail d’équipe ou encore de prise de responsabilités.
C’est là qu’intervient le Service Civique. Selon Grégory Cazalet, l’engagement des jeunes doit être vu comme “complémentaire” à l’enseignement. Selon lui, les jeunes s’investissent dans des causes proches d’eux, et souhaitent “changer le monde à leur échelle”, “grandir” et “mûrir” au travers de leur engagement. Le Service Civique est alors vu comme “la volonté de construire un pont entre l’école et la société”. Ainsi, c’est près de 5 000 missions de Service Civique qui sont aujourd’hui dédiées à l’environnement et environ 600 missions consacrées aux problématiques de discriminations.
Cet engagement n’est toutefois pas imaginable pour tous. Certains jeunes ne vont en effet pas considérer le fait de “changer le monde” comme une priorité, comme le rappelle Guillaume Prévost, tout simplement car d’autres problèmes actuels se posent pour ces derniers.
Pour Xavier Bertrand, il faut “donner la parole aux jeunes”
Selon Xavier Bertrand, Président de la Région Hauts-de-France, le Service Civique est pertinent pour favoriser l’engagement de la jeunesse, mais il ne peut être “la” solution unique qui va répondre à toutes les attentes. Ainsi, “La vraie question c’est “est-ce qu’on fait vraiment confiance aux jeunes, est-ce qu’on leur donne la parole ?” Sur toutes les questions et pas uniquement sur les questions de la jeunesse. Pour avoir le regard des jeunes, les critiques des jeunes, les propositions des jeunes […]”
Selon lui, les jeunes ne sont pas suffisamment pris en compte dans les processus de décisions politiques actuels.
“[…] les jeunes qui s’expriment en disant “la façon dont vous en parlez ça ne nous parle pas à nous” […]. Et c’est vrai aujourd’hui que de nombreux jeunes pensent que la politique ne se tourne pas assez vers eux et c’est tout à fait mérité comme critique, c’est la réalité.”
Il évoque également le fait que les jeunes sont “en quête de sens dans leur engagement” et que nous nous trouvons aujourd’hui dans une société dans laquelle il y a de plus en plus de replis sur soi. Une solution pour favoriser l’engagement des jeunes et éviter un sentiment de marginalisation pourrait alors être de mettre en place un Service National Obligatoire, d’une durée de quelques mois, qui amènerait alors les jeunes à vivre l’expérience de la mixité sociale, véritable ciment d’une société.
Une Région proche de sa jeunesse
“Tout l’enjeu, notamment pour la Région aujourd’hui, c’est de ce dire : un jeune qui a 20 ans aujourd’hui, ou un jeune qui naît aujourd’hui, pourquoi et comment dans 20 ans il aura envie de grandir ou de réussir dans les Hauts-de-France ? Et notre politique n’est pas une politique d’attractivité uniquement pour les entreprises qui doivent s’intéresser à la région, c’est aussi une politique d’attractivité pour que l’on puisse se dire : c’est dans cette région que je veux vivre, grandir, et réussir.”
La Région investit aujourd’hui pour sa jeunesse, véritable priorité. Ainsi, la Région met en œuvre de nombreuses aides pour les jeunes en termes de formations, d’emplois, des transports, de l’aide au permis…
“Nous avons voulu mettre en place des actions très concrètes pour les jeunes. Que ce soit la carte Génération pour les lycéens, quelques soient les revenus des parents, pour aider les jeunes qui travaillent. C’est vrai aussi pour les apprentis, pour les aides au transport et pour favoriser la mobilité des jeunes, véritable passeport pour l’emploi, avec une aide au permis pour les jeunes que nous finançons à hauteur de 90%. Preuve du succès, en un an, 3800 jeunes ont passé le permis grâce à la Région !”
Concernant la formation et l’orientation, la Région accueille également un nombre conséquent de stagiaires chaque année (près de 1 500 par an) et dispose d’une plateforme dédiée à l’orientation, sur laquelle des professionnels peuvent répondre aux questions des jeunes : Proch’Orientation.
Enfin, la Région a mit en place des éco-délégués des différents lycées de la région.
Pour voir le replay de la conférence sur Youtube, c’est par ici !
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