Si de plus en plus d’étudiants créent leur entreprise à l’issue voire pendant leurs études, les étudiantes ne représentent que 40 % d’entre eux. Une sous-représentation qui s’explique notamment par des croyances limitantes que l’université entend bien combattre.

Créé à l’initiative de la Région, le Hubhouse est un espace de rencontres et d’accompagnement des étudiants dans leur projet d’entrepreneuriat, de la petite idée à la réalisation. Dans le cadre des semaines de l’égalité femmes/hommes, la structure a invité les étudiantes et les étudiants à rencontrer des femmes qui ont osé se lancer dans cette aventure.

Des rencontres pour s’inspirer

Laurence Bloch avait fait le déplacement pour témoigner de son expérience : de ses études à Lille à la tête de la première radio de France. Pour la patronne de France Inter, l’essentiel est de “savoir écouter la petite musique qu’on a en soi, de faire ce qu’on a envie de faire et ne pas se laisser faire !” À ses côtés, cinq femmes ayant créé ou repris leur entreprise.

Parmi elles, Khadija Sabri-Jamia, experte-comptable. À moins de 40 ans, cette maman de deux enfants, par ailleurs membre du réseau de business au féminin Bouge ta boîte, s’apprête à racheter le cabinet où elle travaille depuis plus de 10 ans : “la date de reprise a été fixée il y a 5 ans, ce qui m’a donné le temps d’adopter la posture de dirigeant, approfondir ma connaissance des clients et réfléchir à la stratégie de développement d’entreprise.” Elle a aussi répondu aux questions sur la conciliation vie personnelle / vie professionnelle : “j’estime que le temps passé, qu’il soit au bureau ou à la maison doit être qualitatif. Donc la journée, je suis concentrée sur le travail et quand je rentre, je suis vraiment là, je n’ai pas un téléphone ou un ordinateur allumé. Et s’il y a une urgence à gérer, je m’en occupe après le coucher des enfants.

Emmanuelle Ollivier, qui a créé une agence d’hôte(sse)s d’accueil, a retracé son parcours, fait part des doutes qu’elle a rencontrés : “pendant un temps, j’ai même hésité à poursuivre mon activité. Puis, je me suis rendue au salon Créer et j’ai eu les bons interlocuteurs. J’ai rencontré les ruches d’entreprises et je suis sortie de l’isolement. Ça permet d’échanger sur le quotidien de chef d’entreprise, sur nos difficultés parfois… C’est essentiel de se sentir soutenue !

Faire évoluer les mentalités et concrétiser les projets !

Autant d’expériences et d’informations précieuses pour les étudiants présents. En master de sciences de l’information et du document et présidente d’association, Clémentine, 25 ans, est venue assister à la conférence pour découvrir de nouveaux modèles féminins, éloignés des domaines qui lui sont familiers : “dans nos formations de sciences humaines et sociales, l’entrepreneuriat fait peur. On se dit que ce n’est pas compatible avec nos valeurs. Pourtant, tous les témoignages qu’on a entendus cet après-midi sont axés sur la passion, alors ce type d’événement peut vraiment faire évoluer les mentalités.

Simon et Océane, en master 2 de méthodes informatiques appliquées à la gestion des entreprises, ont un projet de création d’entreprise : “on a déjà commencé à se renseigner, mais c’est intéressant d’avoir le retour de ceux qui ont  franchi le pas. Maintenant, on sait qu’il y a des organismes de financement qui peuvent nous aider, et des structures accessibles pour nous accompagner, c’est rassurant.”