Jours de compétition à Caen. 670 jeunes venus de toute la France tentent de remporter le titre de champion de France, remis à l’issue des finales nationales des Olympiades des métiers. Parmi eux, 60 apprentis des Hauts-de-France, accompagnés par la Région. Apprentis tourneurs, pâtissiers, tailleurs de pierre, jardiniers : tous veulent prouver qu’ils ont l’étoffe et le talent pour gagner.

Pression et concentration

S’ils ne connaissaient pas la pression avant Caen, les finalistes de l’équipe des Hauts-de-France sont servis ! Pendant trois jours, obligation de ne pas flancher pour briller. Plusieurs milliers de jeunes, venus admirer leur travail, font le déplacement chaque jour au Parc des Expositions. Pour certaines professions, comme les métiers de bouche ou la miroiterie, les spectateurs se bousculent pour admirer le travail en cours des finalistes.

J’essaie de ne pas trop regarder ce qu’il se passe autour de moi, pour me concentrer sur l’œuvre que j’ai à réaliser, avance Benoît, le candidat à la finale “Canalisation” qui prend le temps de souffler lors d’une pause entre deux épreuves. Depuis la remise du sujet par les jurés, le premier jour, j’essaye de donner le maximum. Je pense aux techniques apprises au CFA, ou dans mon entreprise. Les Olympiades, je les vis comme des journées de travail. Mais puissance 1 000 !

Le seul mot d’ordre pour espérer glaner une médaille aux Olympiades : la concentration. Pour la garder, à chacun sa technique. Casque anti-bruit pour Arthur en Webdesign, Christopher en carrelage, Julien en charpente ; gestes (très rapides) et sûrs pour Anthony en couverture métallique ou Jérémy en maçonnerie ; concentration et prise en main minutée pour Baptiste en administration réseaux et systèmes informatiques et Mathilde en peinture et décoration. “Toutes ces mécaniques, ces systèmes pour rester dans sa bulle ont été étudiés, développés et parfaits lors des week-ends de préparation physique et mentale organisés par la Région, explique Olivier Hanicotte, le coach sportif de l’équipe habituellement appelé à encadrer des sportifs de haut niveau au CREPS de Wattignies. Tous sont prêts, et personne n’a le droit de craquer. On est là pour les remotiver, si besoin.

Tous avec l’équipe des Hauts-de-France !

Pendant toute la durée de la compétition, les membres de l’équipe des Hauts-de-France des métiers peuvent compter sur le soutien inconditionnel de leur “fan club”. Formateurs, coaches, amis, anciens finalistes… Tous sont là pour apporter le supplément d’âme aux finalistes et leur permettre de se démarquer. Même les parents ont parfois fait le déplacement ! “Un concours comme celui des Olympiades des métiers, ils ne vivront qu’une ou deux fois dans leur vie, alors ils doivent en profiter, glissent Frédérique et Richard Kubisz, venus en Normandie pour encourager leur fils Thomas en finale “Fraisage”. Eux ne passent d’ailleurs pas inaperçus : ils arborent un immense drapeau aux couleurs des Hauts-de-France ! On est très, très heureux pour Thomas. Avec l’alternance, il a vraiment trouvé sa voie, le métier qu’il lui plaît. Maintenant, on espère qu’il va remporter la médaille d’or avant de réaliser son rêve : partir vivre au Canada.

Un soutien infaillible, nos finalistes en ont bien besoin. À l’image de la météo caennaise, qui passe en un instant du soleil automnal aux pluies diluviennes, le moral des candidats est mis à rude épreuve. Celles et ceux qui étaient excellents lors de la première journée de leur finale ne monteront pas nécessairement sur la plus haute marche du podium, le dernier jour. “Ils ont beau avoir de l’or dans les mains, tout se joue dans la tête“, lancent en chœur Alexandre et Aurélien, anciens champions des Hauts-de-France venus porter main forte aux finalistes de leur région. “C’est une compétition longue, où personne n’a le droit de lâcher. Il faut être méthodique, bien rester dans sa bulle, surtout ne pas se décourager, continue Antoine, revenu de Budapest avec le titre de vice-champion d’Europe. Chacun doit apprendre de ses erreurs, car il y en aura toujours, rebondir, exceller.

Quoi qu’il arrive, je félicite tous les participants. Ce concours est une vitrine de l’excellence de leur savoir-faire, et de la qualité de leur formation s’enthousiasme Christophe Coulon, le vice-président en charge de l’artisanat, présent à Caen pour l’occasion. Ils portent haut les couleurs des Hauts-de-France !

Résultats dans la soirée du 1er décembre

Qui deviendra champion de France et pourra rêver de s’envoler à Kazan, en août 2019, pour la compétition mondiale des métiers Worldskills ? Réponse dans la soirée du 1er décembre 2018 !